Véronique CortierCybersécurité
Directrice de recherche en informatique spécialiste de la sécurité des protocoles de communication au sein du Laboratoire lorrain de recherche en informatique et ses applications1 .
Pour Véronique Cortier, faire confiance à nos ordinateurs est une mauvaise idée. C’est pourquoi, elle contribue à protéger notre vie informatique depuis son doctorat, obtenu en 2003 à l’ENS de Cachan. Directrice de recherche CNRS à seulement 32 ans, elle obtient le prix Inria - Académie des sciences du jeune chercheur en 2015 pour ses travaux sur les protocoles cryptographiques qui sécurisent nos échanges sur Internet. À l’aide de méthodes s’appuyant sur la logique, la vérification ou encore la cryptographie, Véronique Cortier étudie la sûreté des communications. Dans le cadre de son ERC Starting Grant ProSecure, elle s’est également intéressée au vote électronique2 . Avec son équipe, elle développe le protocole Belenios qui garantit la transparence d’un scrutin tout en assurant la confidentialité des votes. À ce jour, le système a été utilisé par plus de 120 000 électeurs dans plus de 3 500 élections.
Portrait de Véronique Cortier
Audiodescription
CV
-
2003 : Doctorat en informatique à l’École normale supérieure de Cachan (devenue ENS Paris-Saclay)
-
2003 : Entrée au CNRS – Chargée de recherche au Laboratoire Lorrain de recherche en informatique et ses applications
-
2009 : Directrice de recherche CNRS au sein de l’équipe Pesto au Laboratoire Lorrain de recherche en informatique et ses applications
-
2010 : ERC Starting Grant, projet ProSecure
-
2015 : Prix Inria - Académie des sciences du jeune chercheur
ERC ProSecure
Mon ERC ProSecure a débuté en février 2011 pour se terminer début 2016.
Il s’agissait de développer des modèles et des techniques pour analyser la sécurité des protocoles cryptographiques, ces programmes qui sécurisent les communications sur Internet. L’ERC m’a permis d’étudier plusieurs sujets à la fois alors qu’en temps normal, j’aurais probablement été obligée de les aborder les uns après les autres et probablement en laisser de côté. Une surprise, et probablement la plus importante retombée de ce projet à mes yeux, est le développement de mes recherches dans le domaine du vote électronique. Alors que ce sujet n’était, au début du projet, qu’un cas d’application des techniques développées, il est devenu au fil du temps un sujet de recherche à part entière. Nous avons pu développer des résultats allant de la théorie à la pratique, avec le développement d’une plateforme de vote en ligne, Belenios, qui garantit la transparence du scrutin tout en assurant la confidentialité des votes. L’ERC a contribué à cette réussite de deux manières. Tout d’abord, le projet m’a permis d’embaucher un chercheur senior travaillant sur ce sujet, pour une durée de trois ans, alors qu’il est en général très difficile de financer un contrat de ce type en France. D’autre part, l’ERC laisse une très grande liberté sur l’évolution des recherches : il n’y a aucun livrable à fournir, seulement un court rapport à mi-parcours et en fin de projet pour expliquer ce qui a été réalisé et les évolutions apportées. Il est donc possible de diriger ses recherches où l’on veut, du moment que l’on sait le justifier.