Visages de la recherche | Mathieu Constant, Directeur de l'ATILF

Visages de la recherche

​Le CNRS est allé à la rencontre de Mathieu Constant, récemment nommé nouveau directeur de l'ATILF (CNRS/Université de Lorraine).

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours ?

Après avoir passé mon baccalauréat scientifique et une classe préparatoire à Pau, j’ai rejoint l’école polytechnique universitaire de Lille, puis le DEA Informatique Fondamentale et Applications à l’Université de Marne-la-Vallée qui m’a conduit à mener une thèse à l’interface entre l’informatique et les sciences du langage dans cette même université.

Après un séjour post-doctoral de recherche aux États-Unis (Boston) dans une entreprise privée (Teragram) spécialisée dans la recherche d’informations, j’ai été nommé maître de conférence à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée en 2006 (devenue Université Gustave Eiffel) et membre du laboratoire de recherche LIGM | Laboratoire d’Informatique Gaspard Monge. J’ai passé mon habilitation à diriger des recherches en 2012.

En 2016, j’ai été nommé professeur des universités à l’Université de Lorraine. Depuis cette date, je suis affilié au département d’informatique de la faculté des sciences et technologies à Nancy, dans lequel j’enseigne l’informatique. Je suis aussi membre de l’ATILF. En 2018, je deviens responsable de l’équipe de recherche Ressources, en 2020 directeur adjoint. En 2023, je succède à Alex Boulton comme directeur par intérim.

Quel est votre domaine de recherche ?

Mon domaine de recherche est le traitement automatique des langues (TAL), domaine intrinsèquement interdisciplinaire à l’intersection entre l’informatique, l’intelligence artificielle et les sciences du langage, entre autres. Je m’intéresse à la modélisation de phénomènes linguistiques afin de mieux les caractériser et de les identifier automatiquement dans des textes, en utilisant notamment les avancées récentes de l’intelligence artificielle. Depuis mon arrivée à Nancy, je m’intéresse à diverses applications du TAL au domaine de la recherche médicale (la recherche sur le cancer en particulier) et au domaine de l’apprentissage des langues. Je collabore notamment avec des chercheurs du LORIA (Laboratoire lorrain de recherche en informatique et ses applications), de l’IECL (Institut Elie Cartan de Lorraine), en lien avec l’ancien projet IMPACT OLKi (Open Language and Knowledge for Citizens) de Lorraine Université d’Excellence.

Quels sont vos projets au sein de l’ATILF ?

L’ATILF est un laboratoire important pour la langue française, hébergeant des ressources de référence comme le TLFi | Trésor de la langue Française informatisé. J’arrive donc en toute humilité, mais avec une forte motivation pour faire évoluer l’unité tout en essayant de conserver sa stature locale, nationale et internationale. Pour le prochain contrat, je souhaite avec l’équipe de direction, mettre en avant trois objectifs principaux.

  • Le premier objectif est de consolider le socle scientifique de l’unité et sa visibilité dans le domaine des sciences du langage.
  • Le second objectif est de renforcer la spécificité de l’ATILF dans la production et l’exploitation de ressources linguistiques, en l’ancrant plus fortement dans la révolution numérique actuelle.
  • Enfin, le troisième objectif est de faire de l’ATILF une unité citoyenne en répondant notamment à deux défis sociétaux : (i) l’éducation grâce notamment aux travaux en didactique des langues auprès de différents types de publics ; (ii) la santé grâce au développement de travaux liés à la santé mentale, l’orthophonie, les accidents vasculaires cérébraux et le cancer.

Afin de maintenir une cohérence globale, en plus des nombreux projets de recherche impliquant les différents membres du laboratoire, nous allons mettre en œuvre deux chantiers fédérateurs rassemblant les compétences pluridisciplinaires du laboratoire: l’un autour du Trésor de la langue française, l’autre plus réflexif et prospectif autour des corpus.

10 mois après votre prise de fonction, quel est votre regard ?

J’ai pris la direction par intérim de l’ATILF il y a un peu plus de 10 mois, épaulé par Sylvie Bazin-Tacchella et Maud Ciekanski en tant que directrices adjointes et Sabrina Martin en tant que secrétaire générale. Cette période, transitoire avant le début du nouveau contrat en 2024 (dans quelques jours maintenant), a été consacrée à la mise en place du nouveau projet avec un changement d’organisation et à l’assimilation du flux considérable d’informations reçues. Nous avons dès le début souhaité impulser une nouvelle dynamique dans l’animation scientifique du laboratoire et nous sommes particulièrement heureux de l’implication des membres de l’unité. Il reste encore énormément d’actions à réaliser, des orientations à affiner, une organisation à améliorer, des projets scientifiques à monter mais le chemin à parcourir est passionnant.

Visages de la recherche

Les Visages de la recherche sont des témoignages authentiques de celles et ceux qui façonnent la science au quotidien. À travers des rencontres avec des chercheuses, des chercheurs, ainsi que des personnels administratifs et techniques, Visages de la recherche met en lumière la diversité des métiers au sein du CNRS.

En partageant leurs parcours, leurs métiers, et leur vision de l'avenir, ces femmes et hommes révèlent des domaines scientifiques parfois méconnus et l'impact de leurs travaux sur les grands enjeux de notre société. Au-delà de leurs contributions scientifiques, ils incarnent l'engagement de la recherche publique, reflet de la mission du CNRS au service d’un progrès durable qui bénéficie à toute la société.

Découvrir tous les Visages de la recherche