Signature du labcom Théia, sur les systèmes métallogéniques précambriens

Quel est le contexte de mise en place de ce laboratoire commun ANR Theia ?

Anne-Sylvie André-Mayer et Rémi Bosc : "Les politiques communes nationales et européennes en matière de sécurisation des chaines d’approvisionnement des métaux, dans des contextes géopolitiques internationaux fluctuants, nécessitent le développement et la pérennisation des compétences françaises en recherche académique et des capacités industrielles d’exploration et d’exploitation des ressources primaires sur le territoire métropolitain et européen.

La connaissance du sous-sol et l’exploitation raisonnée de ses ressources en métaux critiques et stratégiques représentent un enjeu majeur pour affronter les défis socio-économiques de notre époque marquée par les transitions climatique, énergétique, numérique et environnementale. Plus spécifiquement, les défis croissants d’approvisionnement en ressources métalliques sont sources de tensions géopolitiques, industrielles et économiques, et requièrent des innovations constantes de la part de l’industrie minière impulsée par les agences de recherche nationales et les pôles universitaires. Cette approche systémique et complémentaire entre secteurs industriels et académiques nécessite le déploiement d’outils adaptés à l’image de ce dispositif de laboratoire commun ANR."

Quelle est l’ambition de ce LabCom ANR Theia ?

Anne-Sylvie André-Mayer et Rémi Bosc : "Le dispositif LabCom ANR est un des outils pour atteindre l’objectif fixé par l’Etat d’augmenter le nombre de collaborations public-privé et constitue un élément-clé des Pôles Universitaires d’Innovation dans la structuration des écosystèmes territoriaux d’innovation. Les expériences de recherche partenariale témoignent de la nécessité de s’appuyer sur des dispositifs engageants et structurants, pérennes dans le temps, entre partenaires académiques et industriels, permettant de développer une trajectoire scientifique compatible avec le temps recherche mais également, dans le cadre du LabCom Theia, de lisser les cycles économiques et décisionnels autour des ressources minérales. La création de ce LabCom avec Arethuse Geology, PME support à l’exploration minière, illustre pour GeoRessources la richesse de son tissu partenarial dans le domaine des ressources minérales avec des interactions à tout niveau de la chaîne de valeur industrielle et avec tout statut d’acteurs industriels, ici une PME.

Le LabCom Theia est pensé comme un véritable tremplin vers la pérennisation d’une recherche collaborative entre l’industrie et le monde académique via la création d’un consortium français d’expertise en géologie des ressources minérales. Ce dernier permettra de renforcer la compétitivité commune et de faire rayonner l’expertise française dans les ressources minérales et contribuer à l’approvisionnement de métaux critiques et stratégiques. Il s’appuie sur deux structures recherche (GeoRessources) et industrie (Arethuse Geology) impliquée dans les enjeux d’innovation dans l’exploration des matières premières minérales

Anne-Sylvie André-Mayer : "La création du LabCom Theia cherche à structurer et engager plus fortement une trajectoire de R&D partagée avec Arethuse Geology sur les systèmes métallogéniques précambriens, notamment sur le territoire africain, en s’appuyant sur la recherche académique de haut niveau développée à GeoRessources. Initié par deux thèses CIFRE, ce LabCom Theia témoigne de l’envie d’une génération de scientifique soucieuse de conjuguer problématique scientifique de très haut niveau et enjeux d’exploration des ressources minérales en s’appuyant sur des méthodes d’investigation multi-échelles de temps et d’espace."

Rémi Bosc :" Depuis bientôt 10 ans, Arethuse Geology a construit ses activités de recherche sur la métallogénie en partenariat avec le laboratoire GeoRessources (Université de Lorraine-CNRS) et des partenaires miniers. Cette connaissance a débouché sur de nombreuses publications communes permettant de rayonner sur de nouveaux territoires. Les deux partenaires étaient maintenant désireux de mieux structurer cette approche partenariale et de s’en servir comme hub de recherche collaborative sur la métallogénie précambrienne. Cette confiance dans la création d’un avenir collaboratif entre la recherche académique et l’industrie s’affirme dans la création d’un laboratoire commun comme lieu de mutualisation des connaissances et de formation à la recherche."

Source : Université de Lorraine