Le métier de directeur technique

Pour cet épisode de "Lumière Sur...", nous avons le plaisir d'accueillir Manuel Pelletier, ingénieur de recherche au CNRS et directeur technique du Laboratoire Interdisciplinaire des Environnements Continentaux (LIEC), une unité mixte de recherche CNRS - Université de Lorraine. Manuel est réputé pour sa capacité à vulgariser les concepts scientifiques, bien que ce ne soit pas son cœur de métier. Dans cette interview, il nous parle de son parcours et de ses responsabilités au sein du laboratoire. 

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Son parcours professionnel

CNRS : Manuel, pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours avant d'aborder votre métier actuel ?

Manuel Pelletier : Mon parcours a commencé par des études de géologie. Je suis arrivé à Nancy pour intégrer l'École Nationale Supérieure de Géologie. Pendant mes années d'études, j'ai eu l'opportunité de faire des stages dans des laboratoires de recherche. Cette expérience a confirmé mon intérêt pour la recherche, un domaine qui m'attirait déjà depuis longtemps. J'ai ensuite décidé de faire une thèse pour m'habituer davantage à cet environnement professionnel unique. Durant cette thèse, j'ai travaillé sur le développement expérimental et la mise au point d'équipements pour acquérir de nouvelles mesures, ce qui m'a beaucoup plu. C'est ce qui m'a motivé à passer le concours d'ingénieur de recherche au CNRS.

Le métier de Directeur Technique

CNRS : Vous êtes maintenant directeur technique d'un laboratoire dédié à l'environnement, un domaine en perpétuelle évolution. En quoi consiste exactement votre métier ?

Manuel Pelletier : Le rôle de directeur technique est assez spécifique au CNRS, notamment dans les instituts comme l'IN2P3 et l'INSU. Mon travail consiste à coordonner et piloter les activités des différents services techniques du laboratoire, comme le service d'analyse biologique, le service de chimie, et le pôle physico-chimie de l'environnement. Nous réalisons des développements instrumentaux pour répondre aux besoins spécifiques des chercheurs. Cela implique souvent de concevoir et de tester de nouveaux dispositifs expérimentaux.

Innovations et défis techniques

CNRS : Vous devez constamment innover et créer de nouveaux dispositifs. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces aspects de votre travail ?

Manuel Pelletier : En effet, au début de ma carrière, j'étais beaucoup impliqué dans la construction d'équipements spécifiques pour la recherche. Par exemple, dans les années 90, nous avons développé des appareils pour mesurer des surfaces minérales avec une grande précision. Ces appareils devaient souvent être améliorés pour intégrer de nouvelles technologies, comme des capteurs de pression plus précis. Aujourd'hui, je m'occupe davantage de l'adaptation des protocoles expérimentaux et du design des expériences, tout en travaillant avec mes collègues sur les développements instrumentaux.

Projets actuels et futurs

CNRS : Quels sont les grands chantiers ou défis que vous devez relever dans un futur proche ?

Manuel Pelletier : Actuellement, nous développons une plateforme appelée "LIECoscope" qui regroupe des dispositifs expérimentaux permettant de simuler des environnements naturels. Cela inclut des systèmes complexes comme des canaux expérimentaux pour reproduire les conditions de rivières. En parallèle, je souhaite renforcer l'aspect collectif dans la recherche. Travailler ensemble et partager les connaissances est crucial pour avancer.

Partage et collaboration

CNRS : Partagez-vous vos innovations avec d'autres laboratoires ?

Manuel Pelletier : Oui, le partage de nos innovations est essentiel. Nous publions nos travaux dans des revues scientifiques et participons à des congrès comme les Ateliers Instrumentation Expérimentation, où les personnels techniques échangent sur les défis et les solutions dans le développement instrumental. Cela permet de valoriser nos réussites et d'apprendre de nos échecs pour progresser ensemble.