Visages de la recherche | Jean-Cyrille Hierso, nouveau directeur d’ICMuB
Le CNRS est allé à la rencontre de Jean-Cyrille Hierso, récemment nommé nouveau directeur de l'Institut de Chimie Moléculaire de l'Université de Bourgogne.
Quel est votre parcours ?
Après des études universitaires de chimie-physique et chimie des métaux à l’Université Paul Sabatier (Toulousain !), j’ai effectué une thèse en catalyse et matériaux à l’École Nationale Supérieure de Chimie de Toulouse. La curiosité et la passion de la recherche m’ont poussé à travailler comme chercheur associé postdoctoral pour différents laboratoires industriels et académiques en France et à l’étranger1 .
Fort de cette expérience, menée de concert avec l’enseignement universitaire, j’ai été recruté en 2001 comme Maitre de Conférence à l’Université de Bourgogne. J’ai établi au sein de mon unité CNRS une nouvelle ligne de recherche en catalyse métallique à haute performance, avec comme marqueurs une chimie propre, plus respectueuse de l’environnement, et ouverte sur des applications très variées depuis la synthèse organique, jusqu’à la fabrication de matériaux.
J’ai obtenu mon habilitation à diriger les recherches en 2006, j’ai été promu Professeur des Universités en 2009, et nommé à l’Institut Universitaire de France en 2012. Mes collègues m’ont accordé leur confiance pour diriger la mention de Master Chimie à Dijon (2016-2023), siéger au comité national CNRS Chimie (2016-2020), et co-animer le pôle Science Fondamentale Appliquée et Technologie (consortium des laboratoires de recherche en Bourgogne Franche Comté) sur 2018-2022.
Quel est votre domaine de recherche ?
Je travaille les aspects conceptuels, fondamentaux et appliqués de la chimie d’éléments clés comme les métaux de transition (palladium, or, ruthénium) et les hétéroéléments (phosphore, bore, azote) avec l’objectif de créer de nouveaux outils et procédés de synthèse vers les médicaments et les matériaux. Plus précisément, je m’intéresse à la réactivité catalytique depuis l’échelle moléculaire jusqu’à l’échelle nanométrique. Les conséquences récentes concernent le stockage, le transport et la conversion de l’hydrogène ; plus récemment encore, avec l’assistance d’outils tels que l’intelligence artificielle pour guider la prédiction de la réactivité chimique.
Quels sont vos projets au sein du laboratoire ?
Notre projet : L’ICMUB « Au cœur des Sciences Chimiques »
Les Sciences Chimiques occupent une place centrale et fondamentale dans l’Industrie et la Technologie contemporaine, dans des domaines qui couvrent l’ensemble des problématiques sociétales liées à l’alimentation, la santé et le bien-être, la sécurité, l’environnement, l’habitat, l’énergie, la mobilité, le numérique, les loisirs et la culture. Les Sciences Chimiques s’expriment en termes de création/conception/construction d’objets fonctionnels : molécules, supramolécules, biomolécules, nano-objets, matériaux. Elles concernent leur caractérisation, le contrôle de leurs propriétés physiques (et chimiques) induites, et enfin leurs applications au service de la société.
Présentes dès l’origine des procédés, les Sciences Chimiques restent essentielles, ouvertes, et alliées aux disciplines associées comme la mécanique, l’électronique, l’informatique, la physique, la biologie, la médecine, la science des matériaux ou les nanotechnologies. L’ICMUB comme unique Unité de l’Espace Scientifique Bourgogne-Franche-Comté rattachée principalement à L’Institut National de Chimie du CNRS (INC, CNRS Chimie) est au cœur du développement et de la promotion des Sciences Chimiques au sens large, dans sa mission de recherche et de formation.
Ainsi, l’Institut de Chimie Moléculaire de l’Université de Bourgogne (ICMUB), unité mixte de Recherche CNRS-uB, rattachée à l’Institut National de Chimie du CNRS, compte au total plus de 150 chercheur(e)s, enseignant(e)s-chercheur(e)s, personnels supports à la recherche et la formation, doctorant(e)s, post-doctorant(e)s et chercheurs associés. Les activités de l’ICMUB s’articulent autour de deux axes de recherche transversaux avec la chimie des métaux, la chimie de coordination et la chimie organométallique, comme fil conducteur. Le premier axe vise à développer une chimie de synthèse propre, économe en atomes, permettant de minimiser les rejets et d’optimiser les ressources, afin de converger vers des objectifs communs liés à l’environnement et au développement durable. L’objectif du second axe est la recherche d’outils moléculaires innovants pour la santé, l’imagerie moléculaire et la thérapie. L’approche d’une santé personnalisée, ou la lutte contre le cancer par des méthodes innovantes d’imagerie sont ainsi développées au meilleur niveau dans une perspective de chimiste. Ce travail de recherche se fait depuis plus de 40 ans en coopération nationale, européenne (Allemagne, Espagne, Italie, etc.) et mondiale (USA, Canada, Chine, Japon, etc.), et très souvent en lien avec l’industrie et le monde économique dans un objectif de valorisation au service de la société.
Sur la période à venir, les thématiques environnementales s’ouvrent vers le domaine de l’Energie (hydrogène, solaire) et des Matériaux pour la détection et le piégeage moléculaire. Les thématiques de santé s’ouvrent vers la biologie, la médecine clinique et l’intelligence artificielle. L’Unité dispose de plusieurs plateformes technologiques de premier plan (PACSMUB, PIRP), d’outils de valorisation très performants, et a un rôle régional leader dans la formation fondamentale et appliquée en chimie moléculaire et chimie analytique des étudiants à tous niveaux. Un rôle que nous conserverons et renforcerons.
- 1BP Chemicals-ENSCT en 1998, le Laboratoire de Chimie de Coordination du CNRS en 1999 et le Leiden Institute of Chemistry-Condea Servo en 2000
Visages de la recherche
Les Visages de la recherche sont des témoignages authentiques de celles et ceux qui façonnent la science au quotidien. À travers des rencontres avec des chercheuses, des chercheurs, ainsi que des personnels administratifs et techniques, Visages de la recherche met en lumière la diversité des métiers au sein du CNRS.
En partageant leurs parcours, leurs métiers, et leur vision de l'avenir, ces femmes et hommes révèlent des domaines scientifiques parfois méconnus et l'impact de leurs travaux sur les grands enjeux de notre société. Au-delà de leurs contributions scientifiques, ils incarnent l'engagement de la recherche publique, reflet de la mission du CNRS au service d’un progrès durable qui bénéficie à toute la société.