Les premiers résultats scientifiques et données exclusives du télescope spatial Euclid dévoilés

Résultats scientifiques Terre et Univers

Deux chercheuses de l’Institut UTINAM (UMR CNRS/Université de Franche-Comté) font partie du consortium Euclid qui publie ses premiers articles scientifiques basés sur les observations faites par le télescope de l’Agence Spatiale Européenne, ainsi qu’un nouveau jeu d’images inédites de l’Univers. Ces images sans précédent démontrent la capacité d’Euclid à percer les secrets du cosmos et à permettre aux scientifiques de partir à la chasse aux planètes errantes, de découvrir de nouvelles galaxies naines, et d’utiliser des galaxies déformées par des lentilles gravitationnelles pour étudier la matière sombre et l’évolution de l’Univers.

Ces nouvelles images font partie des premières observations d’Euclid. Elles accompagnent les premières données scientifiques de la mission, et dix articles scientifiques à paraître. Ce trésor de données arrive moins d’un an après le lancement du télescope spatial, et environ six mois après qu’il a envoyé les premières images en couleur du cosmos. Outre ces premiers résultats scientifiques prometteurs, le consortium publie également les documents de référence de la mission qui confirment les performances exceptionnelles d'Euclid.

Au total, ces premières observations visaient 17 objets astronomiques, allant de nuages de gaz et de poussière proches à de lointains amas de galaxies, en amont du relevé principal d’Euclid. Les images obtenues par Euclid sont au moins quatre fois plus nettes que celles fournies par les télescopes terrestres. Elles couvrent de grandes étendues du ciel avec une profondeur inégalée, regardant loin dans l’Univers en combinant lumières visible et infrarouge, offrant à la fois une vue très large et très détaillée.

Les premières découvertes mettent en évidence la capacité d’Euclid à rechercher des planètes errantes, dont la masse est quatre fois celle de Jupiter, dans les régions de formation d’étoiles ; à étudier les régions externes des amas stellaires avec un niveau de détail sans précédent ; et à cartographier différentes populations d’étoiles pour étudier comment les galaxies ont évolué au fil du temps. Elles révèlent comment le télescope spatial peut détecter des amas stellaires individuels dans de lointains groupes et amas de galaxies, identifier une riche moisson de nouvelles galaxies naines, voir la lumière des étoiles arrachées à leurs galaxies parentes – et bien plus encore.

Euclid a produit ces données en une journée d’observation seulement, révélant plus de 11 millions d’objets en lumière visible et 5 millions d’autres en lumière infrarouge. Euclid a pour but de retracer la toile cosmique cachée, cartographier des milliards de galaxies à travers plus d’un tiers du ciel, étudier comment notre Univers s’est formé et a évolué au fil du temps, ainsi que les plus mystérieuses de ses composantes fondamentales : l’énergie sombre et la matière sombre.

Ces résultats scientifiques démontrent l'excellente performance d'Euclid et sa capacité à fournir la précision attendue pour les différentes cibles, ainsi que l'analyse efficace des données au sein de la collaboration Euclid, ce qui est de bon augure pour l'avenir de la mission. Plusieurs publications de données auront lieu jusqu’à la fin de la mission Euclid en 2030, la prochaine étant prévue pour mars 2025.

Les cinq nouvelles images d’Euclid incluent : l’amas de galaxies Abell 2390, la région de formation stellaire Messier 78, la galaxie spirale NGC 6744, l’amas de galaxies Abell 2764, et un groupe de galaxies dans la Dorade. © ESA/Euclid/Euclid Consortium/NASA, traitement d'image par J.-C. Cuillandre (CEA Paris-Saclay), G. Anselmi.

À propos d’Euclid

Euclid est une mission européenne, construite et opérée par l’ESA, avec des contributions de la NASA. Le consortium Euclid – composé de plus de 2 000 scientifiques issus de 300 instituts répartis dans 15 pays européens, aux États-Unis, au Canada et au Japon – est chargé de la réalisation des instruments scientifiques et de l’analyse des données.

Contact

Céline Reylé
Astronome